Il Complesso Barocco, Théâtre des Champs-Elysées (Paris) | Novembre 2011
Chaque intervention des uns ou des autres a été applaudie, voire ovationnée par un public sans cesse plus enthousiaste au fil de la soirée, Marie-Nicole Lemieux a tout emporté sur son passage. On ne compte plus la variété des répertoires dans lesquels le contralto canadien triomphe, que ce soit dans Vivaldi, le répertoire français du XIXe siècle ou même, comme encore récemment, dans Gustav Mahler. Ce soir, elle nous aura de nouveau gratifié d’une technique vocale éblouissante (à tel point d’ailleurs que toute notion de technique s’en trouve gommée !), doublée d’un sens du théâtre évident. La fureur de l’air «Empio, dirò» (acte I), la beauté surnaturelle du célèbre «Va tacito» (magnifiquement accompagné par le corniste) ou de l’air «Se in fiorito ameno prato» (acte II, scène 2) où s’instaure un dialogue incroyable avec le violon parfait de Dmitry Sinkovsky, son duo conclusif avec Cléopâtre «Caro, Bella» (scène ultime de l’acte III): autant de moments où l’on reste bouche bée tant la beauté et la justesse de l’incarnation sont évidentes.
Sébastien Gauthier | ConcertoNet, 25 novembre 2011
Le César bouillonnant de Marie-Nicole Lemieux. (…) C’est la seule qui se lâche vraiment, la seule aussi qui connaît suffisamment son rôle pour oser détourner les yeux du pupitre et plonger dans ceux de sa partenaire. Bien sûr, à force d’entendre Marie-Nicole Lemieux, nous finissons par la connaître et même, à travers ses sourires conquérants, ses airs de défi ou ces ahanements sauvages qui surgissent à la fin des airs de bravoure, par la reconnaître, car la cantatrice se fond moins dans son personnage qu’elle n’exprime sa personnalité. (…) Depuis Sarah Connolly à Glyndebourne (MacVicar/Christie), summum d’élégance et de fantaisie, nous n’avions pas entendu de « Se in fiorito » aussi ludique et jouissif.
Bernard Schreuders | Forum Opéra, 25 novembre 2011